Les précédents d’une telle affaire concernant un espion français soupçonné de trahison sont rarissimes (une dizaine de cas depuis la guerre froide, selon l’AFP) et le gouvernement, qui a confirmé une partie des révélations d’Europe 1 par l’entremise de sa ministre des Armées, a saisi la justice. Ce dimanche, on a ainsi pu entendre Florence Parly confirmer «qu’un officier supérieur est sous le coup d’une procédure judiciaire pour atteinte à la sécurité».
Invitée de l’émission le Grand Rendez-vous de la radio Europe 1, la chaîne CNews et du quotidien les Echos, elle a ajouté sobrement que le gouvernement avait «pris toutes les mesures de sauvegarde qui étaient nécessaires ; et maintenant il faut que la justice puisse faire son travail dans le respect du secret de l’instruction».
Mis en examen
Mais que reproche-t-on à ce gradé ? Selon Europe 1, il s’agit d’un lieutenant-colonel en poste sur une base de l’Otan en Italie qui aurait récemment été mis en examen pour avoir fourni des «documents ultrasensibles» aux services secrets russes.
Toujours selon la radio, il aurait été arrêté par la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI) il y a une dizaine de jours à la fin de ses vacances en France, alors qu’il repartait vers l’Italie, puis placé en détention provisoire.
L’AFP s’est fait confirmer par «une source judiciaire» qu’un officier français en poste à l’étranger avait été mis en examen et écroué le 21 août à Paris, notamment pour «intelligence avec une puissance étrangère portant atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation», mais aussi «livraison d’informations à une puissance étrangère», «collecte d’informations portant atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation en vue de les livrer à une puissance étrangère», et «compromission du secret de la défense nationale par une personne dépositaire de ce secret».
De lointaines racines russes
Europe 1 a également dévoilé plus de détails sur le profil du militaire, «âgé d’une cinquantaine d’années et père de cinq enfants», qui aurait de «lointaines racines familiales en Russie, et parle couramment la langue de ce pays». C’est lorsqu’il était encore en Italie qu’il aurait été vu «au contact d’un espion russe», ajoute la radio, qui précise que ce type de trahison peut être passible de quinze ans de réclusion devant une cour d’assises.
Le signalement du ministère, daté du 22 juillet, a donné lieu à l’ouverture d’une information judiciaire par le parquet le 29 juillet pour «trahison par intelligence avec une puissance étrangère et collecte d’informations pour les livrer à une puissance étrangère», selon la source judiciaire de l’AFP.
August 30, 2020 at 09:34PM
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Un officier français soupçonné d'espionnage au profit de la Russie - Libération
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