A Milan, le conflit de gouvernance parisien qui couve chez Messier Maris tombe mal. Ardent promoteur de l'acquisition coûteuse de la boutique de conseil en M&A française, le patron de Mediobanca Alberto Nagel est depuis plusieurs mois dans le viseur de Leonardo Del Vecchio , la deuxième fortune transalpine devenu son principal actionnaire.
Le patriarche italien devait obtenir mercredi le feu vert de la Banque centrale européenne (BCE) en vue de doubler sa participation à 20 % au capital de Mediobanca. Une première : jamais un actionnaire individuel n'a détenu, seul, plus de 10 % de l'institution qui a régi pendant des années le capitalisme italien.
A l'automne dernier, l'homme d'affaires de 85 ans avait ouvertement critiqué la stratégie de la banque, jugée trop peu ambitieuse , avant de lui donner son blanc seing. Sa critique : la trop grande dépendance de Mediobanca aux résultats de Generali, dont la banque d'investissement possède 12,9 %.
Sa montée en puissance au capital soulève des questions sur l'avenir du plus gros assureur italien, dont le fondateur de Luxottica possède par ailleurs en direct 4,8 %. La presse italienne fait régulièrement état de rumeurs d'intérêts de la part de concurrents européens, dont AXA ou Zurich Insurance.
Soutien sous condition
Mercredi, une source proche de Leonardo Del Vecchio citée par Bloomberg indiquait que ce dernier soutiendrait Alberto Nagel tant qu'il délivre les résultats attendus. Une trêve fragile donc entre Mediobanca et son premier actionnaire, alors que ce dernier dit grimper au capital sans objectif affiché sur la gouvernance, ni volonté de présenter sa propre liste d'administrateurs lors du renouvellement du conseil par l'assemblée générale, le 28 octobre.
Sur l'exercice clos au 30 juin, le profit de la banque a reculé de 27 %, à 600 millions d'euros. Le patron de Mediobanca n'a ainsi que peu de marge.
L'acquisition de Messier Maris par Alberto Nagel l'an dernier pourrait offrir un angle d'attaque à ses critiques. Elle était la première pierre de la diversification amorcée en France, où la banque n'est jusque-là jamais parvenue à percer. Sur l'exercice arrêté fin juin, Messier Maris a généré 33,8 millions d'euros de revenus, compensant partiellement la baisse d'activités de la banque d'investissement italienne. Mais son intégration a entraîné une hausse des coûts opérationnels, sans quoi ces derniers auraient reculé de 6,4 %. La banque évoque notamment les rémunérations chez Messier Maris, qui s'élèvent à 17,8 millions d'euros sur l'année. La boutique a toutefois capitalisé sur sa double nationalité pour conseiller PSA dans son mariage avec l'italien Fiat Chrysler l'an dernier.
August 27, 2020 at 11:47AM
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Del Vecchio autorisé à monter à 20 % dans Mediobanca - Les Échos
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le profit
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